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Il faut écouter Antoine Dupont. « Au niveau international, il faut être capable de gagner de toutes les manières », a énoncé le capitaine du XV de France, samedi 16 novembre. Comprendre : même sans monopoliser le ballon ni offrir des envolées ciselées ; en s’arc-boutant en défense et en exploitant la moindre parcelle offerte. « A l’opportunité », a poursuivi le demi de mêlée toulousain.
Au terme d’une partie de rugby de haute intensité et indécise jusqu’à l’ultime seconde, les Français ont fait choir les All Blacks (30-29). Un point – d’écart – c’est tout, mais c’est déjà beaucoup pour les Bleus pour ce quasi-épilogue d’une saison en dents de scie. Qu’importe le flacon, l’ivresse, le Stade de France à guichets fermés en a eu à revendre.
Face à des Néo-Zélandais débarquant à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) des certitudes plein leurs bagages après une tournée les ayant successivement vus s’imposer en Angleterre puis en terres irlandaises, les Français se savaient en danger. Et les coéquipiers d’un Ardie Savea surpuissant ont tenu le choc d’emblée, se montrant agressifs et rapides pour exploiter les moindres erreurs tricolores. En première période, il a suffi de deux d’entre elles aux Bleus pour encaisser deux essais (par Peter Lakai et Cam Roigard).
On s’attendait à un choc, il y en a eu un. Et puis bien d’autres. Les organismes ont été secoués tout au long d’une partie où l’intensité a été au rendez-vous. « C’était un match très dur », confirme le centre Gaël Fickou, de retour dans le XV de départ pour ce match. « Contre les Blacks, c’est du très haut niveau, ça se joue sur des détails », ajoute le deuxième ligne toulousain Thibaud Flament. Et sur des coups du sort parfois, comme la sortie du pilier Tevita Tatafu au bout de dix minutes, victime d’une béquille. La rencontre a fait des dégâts, Romain Taofifenua et Paul Boudehent ayant eux aussi dû quitter la rencontre précipitamment pour des suspicions de protocoles commotions. « L’équipe fait le dos rond, et l’état d’esprit qu’elle a montré dans les moments difficiles est très fort », s’est félicité Fabien Galthié.
Malmenés par des Néo-Zélandais entreprenants et monopolisant le ballon en première période, les Français s’en sont remis à la botte de Thomas Ramos – et au premier essai international de l’arrière néophyte Romain Buros – pour rester au contact. Puis ils ont écouté Antoine Dupont. « Antoine, comme tout bon capitaine, c’est lui qui a parlé à la mi-temps, décrit le troisième ligne lyonnais Mickaël Guillard. Il a dit qu’on n’était pas loin, qu’il ne fallait pas baisser la tête, et que ça allait repartir et basculer dans notre camp. » « On s’est dit qu’il fallait qu’on y croie, qu’ils allaient péter », abonde Thibaud Flament.
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